XAVIER GRALL
Xavier Grall, c'est d'abord une gueule. Puis son amour immodéré pour son pays : la Bretagne et son plus petit pays d'adoption coincé entre les avens, lui le landivisien du Nord. Il cumule toutes les énergies, celles des bretons expatriés et celles de ceux restés au pays. Il incarne une Bretagne sensuelle, physique, charnelle. Il découvre les blessures de sa culture originelle. Il veut un pays debout, qui marche, qui redécouvre sa langue, lui le non-bretonnant.
Et c'est surtout le poète , au lyrisme éclatant, aux textes d'une beauté souveraine.
Les poèmes de Xavier sont merveilleux à lire, à dire, à clamer ou chuchotter.
Je vais souvent marcher dans ses pas sur les chemins de Kerdruc et de Roz Glas.
Voici un court extrait du poème "Tristan", tiré du recueil "La sône des pluies et des tombes".
Sur les villages dormants tintent les pluies mortelles
J'ai perdu ma vie, j'ai crevé mon cheval
follement j'ai brûlé ma vie comme une lampe
adieu chemins, adieu vallée, adieu
au val sans retour je descends le corps et la démence
se taisent les mésanges, croassent les freux
(Photo: Xavier Grall par Michel Thersiquel)