CHANTER LA POESIE
Sujet épineux et polémique, très souvent débattu. Faut-il mettre des poèmes en musique et les chanter ? N'allons pas détourner, déformer le poème en le travestissant.
La réponse ne peut être globale. Tout dépend du contexte et de la forme d'écriture du poète.
Il est des poésies très bien adaptées à la chanson par le découpage et le rythme adoptés. Je ne peux m'empêcher de donner en exemple les poèmes d'Aragon mis en musique par Jean Ferrat ou Léo Ferré. Le résultat est splendide et a permis au plus grand nombre d'aborder le reste de son oeuvre. Et je pense aussi à ce merveilleux texte de Louis Amade si court, si simple "Quand il est mort le poète", chanté par Gilbert Bécaud. L'association de Prévert et de Montand est une réussite parfaite. Les adaptations des textes de René Guy Cadou par Manu Lann-Huel, Servat ou mon amie Martine Caplanne restituent très bien l'univers de l'instituteur de Sainte Reine de Bretagne.
Parfois le texte est bien sûr plus difficile d'accès pour le grand public. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Je me suis permis de me livrer à ce jeu avec certains textes d'André Daviaud. Je pense à "Fendez le ciel" ou "Une ile", où j'ai essayé, non seulement de les chanter, mais aussi de restituer un climat, une chaleur, un esprit. Il est souhaitable de bien connaître l'auteur et de lui communiquer les fruits de son travail. Si le maître est heureux du résultat obtenu, je suis sûr que je ne l'ai pas trahi.
Le poème devient alors une chanson. Seuls les grincheux s'en plaindront sans doute.
(Photo de la couverture du recueil de poèmes d'André Daviaud "Un soleil à la mer")
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