MIKAEL KERNE
La première fois, je l'ai écouté au cabaret de Kloz en Douet, sans encore le connaitre, vraiment impressionné par cette voix chaude, ample, puissante. Puis il est venu me rencontrer à une soirée au foyer du jeune travailleur de Lorient pour m'embarquer dans l'aventure des artistes travailleurs de Bretagne. Toujours militant, Il rayonnait une certaine force apaisée. Puis ce fut le disque commun "Nos horizons" et les spectacles collectifs.
En plus d'une voix remarquable, Mikael est un mélodiste, capable de taquiner le blues et le swing. Sa technique de guitare si personnelle lui permet toutes les dépaysements musicaux.
Il est sans doute le premier à avoir mélangé le breton et le français dans ses chansons, quand ce n'est pas l'anglais.
Et puis quel contact avec le public ! Les spectateurs ressentaient une telle proximité immédiate qu'ils en redemandaient encore et encore.
Mikael, militant de la langue bretonne, poussait toujours le public dans ses retranchements. Il est des chansons comme des monuments : je citerai ici la magnifique révolte des bonnets rouges qu'il n'a toujours pas enregistré sur cd ; les incontournables "Pa gan ar Bobl" et "Derrière chez moi" ; sans oublier le "tan ha dour" repris par Dremmwel.
Et puis cachées au fond de sa mémoire, des chansons plus secrètes comme "je suis un vieux fou", "vivre" ou encore "ma fille".
A vrai dire, Mikael est tellement présent dans nos mémoires, nous ses amis de clavier, tous ces ferrailleurs du verbe et du geste, que nous avons toujours une chanson de Mikael qui traine, qui revient réveiller nos rêves assoupis.
Vous avez compris que j'ai pour ce troubadour sans âge une éternelle admiration. Pour ce chanteur de l'ombre, nous réveillerons les fontaines.
( Mikael chante ne février 2006)
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