JEAN MICHEL DEUDON
JEAN-MICHEL, on s'est donné le meilleur de nous_mêmes. Tu étais un cow-boy fringant, te voilà devenu une étoile filante. Tu avais de telles blessures
enfouies au fond du coeur, mon frère de clavier. J'allais chez toi à Plomodiern, dans cette maison froide, couper mes chansons avec la sensibilité de tes arrangements. Tu m'as donné tout ton talent dans ces jours de création. Je sentais ta solitude transpirer dans les murs de ton studio. Tu prenais le repos dans les élans de tes musiques.
"Un instant velours", c'est beaucoup grâce à toi. Je n'aurais pas remis le pied à l'étrier sans ta logistique et surtout sans ta complicité.
Je percevais entre tes regards et tes mots l'étendue de ta détresse. Je ne savais pas comment délier les noeuds de tes angoisses. On se retrouvait dans ces séances interminables d'enregistrement. Le jour où tu as fait les arrangements de "ronde des chapeaux" avec Solenn, c'était magique, mon grand.
En octobre 2004, tu es venu chez moi me disant :
"je veux faire un cd, veux tu m'aider". Commença alors entre nous un va et vient incessant de courriers et d'appels téléphoniques. Je t'ai envoyé jusqu'à trois courriers en ces nuits de novembre. Je t'ai écrit des textes en rafale. Tu en as retenu 4. Tu me téléphonais : J'ai une musique "écoute là, écris-moi un texte qui commencera par : A regarder la mer". Et puis un autre jour tu m'envoies un mini-disque avec la musique de cette chanson sur la course au large en solitaire. Dans la nuit, je t'ai écrit le texte. J'allais chez toi, pour suivre le long cheminement de ton cd. J'étais fier : Tu avais même créer une chanson super rigolotte avec ma complainte des bigorneaux bretons. Et puis avril arrive et tu me dis que tu ne peux plus jouer du violon. Une douleur vive à l'épaule droite t'empêche tout mouvement. Je ne prends pas cela très au sérieux et je dois me rendre à l'évidence. Un grain de beauté dans l'âme, Jean Michel, un grain de beauté comme ton coeur au plus profond de ta poitrine. Un grain de beauté pour tout rempart contre tes drames.
En octobre 2004, tu es venu chez moi me disant :
"je veux faire un cd, veux tu m'aider". Commença alors entre nous un va et vient incessant de courriers et d'appels téléphoniques. Je t'ai envoyé jusqu'à trois courriers en ces nuits de novembre. Je t'ai écrit des textes en rafale. Tu en as retenu 4. Tu me téléphonais : J'ai une musique "écoute là, écris-moi un texte qui commencera par : A regarder la mer". Et puis un autre jour tu m'envoies un mini-disque avec la musique de cette chanson sur la course au large en solitaire. Dans la nuit, je t'ai écrit le texte. J'allais chez toi, pour suivre le long cheminement de ton cd. J'étais fier : Tu avais même créer une chanson super rigolotte avec ma complainte des bigorneaux bretons. Et puis avril arrive et tu me dis que tu ne peux plus jouer du violon. Une douleur vive à l'épaule droite t'empêche tout mouvement. Je ne prends pas cela très au sérieux et je dois me rendre à l'évidence. Un grain de beauté dans l'âme, Jean Michel, un grain de beauté comme ton coeur au plus profond de ta poitrine. Un grain de beauté pour tout rempart contre tes drames.
Et je me rappelle de cette soirée à l'auberge de Tréfeuntec, il y a une vingtaine d'années. Tu organisais les soirées. Tu m'avais invité. Et tu me dis :"Veux tu que je t'accompagne à l'hélicon?". Et je te vois débarquer du coffre de ta voiture ce beau cuivre que tu maîtrisais si bien. Tu m'a accompagné avec ton hélicon. Des trucs comme çà, il n'y avait que toi. Tu avais un grain de folie.
(Photo : Jean Michel Deudon au violon en mars 2005)
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