LES BEAUX DEBUTS

En mai 1974, le jeune professeur de 21 ans que j'étais, se lançait à corps perdu dans la chanson. Depuis 3 ans je gratouillais la guitare en composant mes premières ritournelles. J'écoutais tous les vynils de chanteuses et chanteurs que je dénichais dans les bacs des disquaires de Lorient.
Je découvrais un univers qui me semblait très proche et une envie irrésistible de faire comme eux. J'éprouvais des difficultés à me confier aux autres. J'ai donc trouvé là un moyen extraordinaire de communiquer. Pouvoir coucher sur du papier des émotions et des portraits et surout les partager avec un public. Que m'importait le nombre de spectateurs. La qualité de l'écoute et la reconnaissance me semblaient essentielles.
Mon premier public. Je l'ai trouvé devant les pensionnaires d'une maison de retraite, face aux S. D.F du foyer Saint-François, même chez les petites soeurs des pauvres. Mes premières chansons s'imprégnaient de l'univers catholique que je venais de quitter, mêlées du sentiment de révolte et de contestation propre à un grand adolescent de vingt ans.