THIERRY GAHINET - LA VIE EN CHANSONS

mardi 30 janvier 2007

HISTOIRES DE CHANSONS

HISTOIRES DE CHANSONS
Il me parait intéressant de vous confier quelques pistes afin de suivre le labyrinthe qui nous conduit à une chanson. Je n'ai écrit aucune chanson pendant quinze années. Les mots ne venaient plus sous ma plume; les mélodies non plus. Et puis tout à coup, tout m'est revenu. Premier acte, Il y eut d'abord Jean Michel Deudon qui souhaitait enregistrer un CD et qui me demande d'écrire des textes et des textes. Nuit aprés nuit, j'ai tapé sur mon PC les paroles d'une dizaine de chansons. J'ai posté trois lettres par nuit pour Jean Michel dans sa tannière de Plomodiern. Je dormais quatre heures et je m'en allais travailler. Et tout reprenait le soir suivant. Ainsi sont nées quantité de chansons que vous trouverez sur les albums "De rive en rêve" et "Farandole". Et Jean Michel est parti très vite dans le paradis des musiciens.
Deuxième acte, Ma belle rencontre avec Thierry Louboutin et les éblouissements des musiques. Deux répétitions par semaine et nous enregistrons très vite le fruit de nos émotions. Un musicien venait donner une nouvelle couleur à beaucoup de ces textes.
Voici donc l'histoire de chacune de ces chansons.
LES AMOUREUX DU TRAIN DE NUIT :
Je dois vous confier que les voyages me donnent l'opportunité d'écrire des textes. Dans les trains, bus, avions, je ne peux me passer de mon petit carnet. Je commence généralement plusieurs chansons de front. C'est sûrement le moment, celui du transport, qui me transporte aussi vers des imaginaires. C'est ainsi que j'ai écrit "Les amoureux du train de nuit".
Dans un train biensûr, au départ de Quimper, à quelques sièges, deux amoureux très jeunes, beaux et fous l'un de l'autre, me donnent le départ du voyage. "Les amoureux se reconnaissent dans le tunnel de leurs grands yeux". J'ai pris plaisir à mélanger leur amour au mouvement du train, des paysages qui déroulent le mystère, à la nuit qui s'insinue dans le wagon.
Quelques mois passent et je donne le texte à Thierry Louboutin qui me rappelle quelques jours plus tard et me siffle la mélodie au téléphone.
Une répétion plus tard, les deux guitares s'accordent parfaitement et la chanson est vite dans la boite à malices de notre petit Yamaha. On n'a pas gardé le sifflet mais j'ai une version dans mes archives avec les trémolos de ce joli sifflet.
(Photo : Dom Le Guichaoua, Thierry Louboutin et Thierry Gahinet lors d'une séance de répétition)

lundi 29 janvier 2007

UN TEXTE ET UNE MELODIE

ALCHIMIE D'UNE CHANSON
Il m'arrive très souvent de collaborer pour le texte avec des auteurs. Sur cette photo, vous pouvez reconnaitre André Daviaud, Gérard Classe et à droite, l'incontournable Jean Rio. Kristian Le Thuaut apparaîtra sur ma prochaine livraison. Notez Serge Bellégo, interprète de Ferré et Prévert, en quatrième homme.
Gérard Classe, l'homme à la chemise bleue, m'a donné le bel "instant velours" du Cd du même titre et "Si je t'écris". Celui qui monte allègrement les cols de première catégorie sur sa bicyclette, chère à Pierre Barough, est un fou de chanson que j'ai rencontré sur les ondes de Radio Bro Vigoudenn. On ne s'est jamais éloigné et le tendre souvenir de Danielle Messia nous unit encore davantage.
Jean Rio, ce passeur de poésie, comme l'a si bien défini Jacqueline Gétain, est un poète instinctif. Jean écrit peu mais vite sous le coup de l'émotion. Il m'a donné "Recouvrance", "C'était un bateau" et je chante toujours l'inévitable "Chanteurs de l'ombre" composé par Mikael Kerne.
Et derniérement j'ai repris le texte "Clandestine" que j'ai depuis vingt ans dans mes tiroirs.
LAISSE MOI ENTRER DANS LA DANSE :
Je bloquais sur cette chanson. J'ai donc eu l'idée d'associer les couplets de Jean à un refrain très simple, facilement mémorisable par le public. L'idée de la clandestine croisée dans un bar m'a toujours parue séduisante. Car elle devient inaccessible, souterraine, secrète, révolutionnaire, dérangeante, inépuisable. Cette clandestine, c'est la voix de Michelle Padellec qui me double sur l'enregistrement. J'ai pris le refrain pour donner le titre de la chanson. J'ai repris le thème de "la clandestine" pour une autre chanson. La musique est signée de Maitre Louboutin et reconnaissez que çà pourrait faire le tube, non !!!
(Photo : André Daviaud, Gérard Classe, Serge Bellégo et Jean Rio)

dimanche 28 janvier 2007

MA CHANSON


Texte court pour aller à l'essentiel et répondre à une question simple : Pour quelles raisons un individu a ce besoin de création, cet envie de communiquer vers le plus grand nombre ?
Les réponses sont autant d'individualités.
J'ai essayé par cette chanson d'y répondre partiellement. Chanson de deux minutes, mise en mélodie par Jackie Roumagnac.

Je restais là des nuits entières
Sous le regard d’un édredon
A me regarder dans la glace
Je me voyais à l’unisson
De ce public imaginaire
Qui se reconnaissait enfin
Dans ce pierrot de lampadaire
Perdu au milieu d’un refrain

J’aurais voulu me compromettre
Au bras d’une beauté andalouse
Troublé par la fierté jalouse
De ces vénus aux corps sculptés
Je crois que j’ai chanté pour elles
Ces filles jamais au rendez vous
Ces perles au collier des absences
Ces chansons comme des gestes fous

(Photo de M. Le thuaut, répétition sur fond de toiles de Cadet et Michelle Padellec sur scène)

samedi 27 janvier 2007

LE DERNIER QUAI

J'ai écrit cette chanson à partir d'un texte en prose d'André Daviaud qui relate la vie de marin de la royale de mon père. Ce récit s'appelle "Une vie d'homme" et a été publié dans le recueil d'André "Le colporteur d'aurore ".
J'ai donc procédé de la même façon que celles citées dans l'article précédent. J'ai associé mon écriture à celle d'André pour les couplets et ajouté le refrain qui du coup a donné le titre à la chanson "Le dernier quai". La musique m'est venue instinctivement, sans effort, tellement les paroles résonnaient en moi.
C'est une chanson qui me touche et qui touche le public. J'ai vu une fois un auditeur pleurer lorsque je la chantais.
Lorsque je la chante, elle me fait chaud au coeur. Mais c'est vrai elle dégage une émotion très forte lorsque les gens l'entendent.
C'est une chanson personnelle que beaucoup de gens s'approprient car ils retrouvent là leur histoire ou celle de leur père. J'ai voulu ouvrir des fenêtres pleines d'images sur Saigon, New-York, Bâton Rouge avec des mots qui invitent au voyage, à l'aventure. Les mots d'André évoquent les fonds de cale et l'odeur prenante du fuel et des machines. Car mon père règnait sur les diésels de ces bateaux faits pour la guerre. Tant de ports, d'escales, de destins croisés et déjà le dernier quai, pour cet ultime escale.
C'est une chanson très importante pour moi car j'ai mis en chanson tout ce que j'ai vécu à travers les récits qu'ils nous faisaient de sa vie de marin.
(Photo détournée de l'album de photo familial : un passage de la ligne sur le Loing)

vendredi 26 janvier 2007

DE TLEMSEN A BLIDA

Kristian Le Thuaut est éducateur dans un IME et auteur-poète. Nous faisons des spectacles ensemble depuis des lustres. Inévitablement nous devions croiser nos inspirations.

DE TLEMSEN A BLIDA
Une chanson qui ne se présente pas en spectacle. Les mots suffisent à eux mêmes. Chanson très forte sur l'obscurantisme religieux et le mépris de la vie. Chanson d'appel à la résistance et du refus de l'indifférence. Je l'ai enregistré avec une guitare et une basse et Michelle Padellec sur le refrain. On a voulu un arrangement sobre comme un hommage dépouillé à celles et ceux qui ont signé le refus de l'intolérance par le sacrifice de leur vie.

QUAND L'UN DE NOUS :

Voici une chanson très courte de moins de deux minutes. "Quand l'un de nous s'en va s'en va", vous aurez deviné le thème, celui du dernier adieu. Kristian l'a écrit lors du départ de son père. La musique est venue d'un seul coup. Je la chante haut dans les cordes, la voix plus aérienne que beaucoup d'autres chansons. J'aime bien ce balancement avec l'accordéon.

CHANSON POUR RAUL :

Voici une chanson longue de plus de cinq minutes. Kristian a écrit le texte après avoir vu sur scène le grand accordéonniste argentin Raul Barboza. La musique est signée Armel Mandart. C'est un tango bien enlevé par l'accordéon aux mots percutants. J'espère que Raul pourra bientôt l'entendre.

(Photo : Thierry Gahinet et Kristian Le Thuaut sur scène à Plescop en juin 2005)






jeudi 25 janvier 2007

LA VIELLE EPAVE


LA VIEILLE EPAVE
ou les déboires d'un vieux bateau de pêche qui ne répond plus très bien à son patron. Ce sont donc les sentiments mêlés de colère et d'amour du marin envers "sa vieille épave". J'ai eu l'idée de ce texte en voyant un bateau échoué au milieu d'un rond point du pays bigouden.
On a demandé à Dom Le Guichaoua de doubler les guitares par du diatonique.

C'est pour toi que j'ai usé ma savatte
Mon vieux guignol mon bateau défoncé
A coup d'bélier on t'a graissé la patte
Pour repartir avec d'autres thoniers
C'est qu'on a pris des grains sur la paillasse
Vieux bourlingueur à crever le hunier
On s'est r'trouvé coincés au fond d'la nasse
A draguer tout c'qui trainait dans l'panier

Tu m'fais marrer dessous les écoutilles
T'as l'air de quoi avec ta gueule cassée
T'es tout boiteux sur ces foutus béquilles
La mer c'est sûr ne t'a pas épargné
J'ai dérouillé à forcer tes machines
Au bout du quart j'avais le cœur au fond
Au fond du trou c'était comme un champ de mines
En fin de nuit notre compte était bon
CD « De rive en rêve »
(Photo : Thierry Gahinet, Thierry Louboutin, Michelle Padellec et Michel Pages dans les studios de Radio France Bleue Breiz Izel en juin 2006)

LE BALLON DIRIGEABLE

Là haut, on voit des villes et des villages, des points de vue, des raccourcis, des regards croisés sur le monde, des plis dans ma géographie.
J'ai écrit ce texte pour deux amoureux qui regardent, détachés, le monde. Pour vous dire, comme disait Mac Orlan, que vraiment rien n'a d'importance, si ce n'est de s'aimer encore et encore.
J'ai écrit cette chanson pour que celle qui va la chanter et composer la mélodie se sente accrochée au texte comme sa main sur la nacelle, tremblante et pourtant sûre.
Je ne vous dirai pas le ciel, mais plutôt l'agitation effrénée des gens qui doutent. Je ne vous dirai pas non plus le cosmos si lointain, mais la place qu'ils vont s'offrir sur cette terre si bonne. A leur amour fragile mais fort, j'opposerai les insolubles discours des hommes de pouvoir.
Laissons-nous transporter par l'inutile et la paresseuse maladresse d'aimer.
Tout cela pour vous dire que la mélodiste et l'interprète est Jackie Roumagnac.
Dans notre ballon dirigeable
Nous laisserons nous balancer
Par ce rien de déraisonnable
Au vent si doux au vent léger
En dessous de nous des villages
Des mosaïques de prairies
Un clocher charmant équipage
Tout semble beau à l’infini
Ils ont filé tous les nuages
De notre passé qui s’enfuit
Je t’ai choisi bel abordage
Pour nous c’était déjà écrit
(CD "Les trois amis" - toile de Maryvonne Le Thuaut)

mercredi 24 janvier 2007

COMME UN RHUME

Cette photo illustre bien notre façon de travailler. Michelle Padellec double ma voix sur "Le cirque". Un simple 4 pistes nous permet d'obtenir un assez bon résultat.

POUR UN RHUME :

J'ai écrit le texte en Chine sans trop savoir ce que je pourrais bien en faire. J'ai essayé de trouver des images et des situations, des jeux de cartes, des manières de dire les mille chaos de la séparation. J'ai ajuté un refrain par la suite en prenant l'idée du bijou seul dans son écrin de soie.
Jackie Roumaganc a donc bien ressenti la chanson pour y tisser sa mélodie.
Reste à savoir comment l'interpréter. C'est une chanson de rupture : "Elle est partie pour un rhume, pour un rien". Faut- il la chanter à la sauce pleurnicharde ou carrément en colère ? Pour mieux faire ressentir le vécu de l'histoire d'amour qui prend fin, nous adoptons l'interprétation de la colère mesurée. Comprend qui veut, ou comprend qui peut comme aurait dit Bobby Lapointe.
BELLE ILE :
Thierry Louboutin est originaire de Belle-Ile. Vous comprendrez que cette chanson lui tient à coeur tout particulièrement. Il a composé la musique et j'ai construit le texte sur les images de Thierry. Nous partons donc à la rencontre de l'Ile et de ses fantômes, de Monnet à Sarah Bernard. C'est une chanson qui nous a donné du fil à retordre. Nous avons changé la mélodie en gardant le même accompagnement.
(Photo : avec Michelle Padellec lors d'une séance d'enregistrement)





dimanche 21 janvier 2007

LA BRETAGNE A DU NEZ

Dire des textes en spectacle, à une seule voix, sans artifice. Voici un texte d'A. Daviaud que je distille en chuchottis avec plaisir tant il est original et plein d' humour. Il pique à vif le nez du public par les piments des mots.
La Bretagne est un nez, un pif un blaire
Planté comme un soc, un dard dans la mer.
Même Cyrano n’aurait pu rêver
De meilleur drapeau pour vanter son nez.
Nantes, ancre narine, accroche à l’histoire
La gorge tendue aux vins de la Loire.
Il fait soif à l’Ouest, on hume l’embrun,
Les ports sentent fort les bars à marins
Quand le grand vent choque aux baies et aux caps,
Tous les nez bretons se mettent à la cape ;
Nez recuit, nez bleu, nez de toutes sortes,
Quel que soit le temps, il faut qu’un nez sorte !
Ils en ont connu sous tous les climats
Des parfums d’épice à bord des trois-mâts ;
Odeurs de labeur et odeurs de sang,
La guerre en a pris de Sein à Ouessant.
Odeurs de l’amour flairant la tendresse,
Nez se frotte aux seins, nez se frotte aux fesses !
Brest en piqua sec des peaux basanées
Tant le monde entier y fourrait son nez.
On lève le nez sur tous les pontons
Pour voir s’envoler les voiliers bretons
On noie son chagrin le nez dans un verre.
On rame du nez en chantant la mer.
Aux fêtes de nuit, on entend sonner
La danse qui tient les nez enchaînés
Argoat et Armor, jumeaux obstinés,
S’enlacent toujours par le bout du nez,
Perchoir des corsaires et des destinées
Depuis Saint-Malo jusqu’à Douarnenez
Un nez gwenn ha du flotte Quimper,
Sur Vannes et Lorient et sur Batz-sur-Mer
Ne le cherchez pas car il n’est pas né
Qui le forcera à baisser le nez.
Sentez en Bretagne combien la vie gronde :
C’est le pied de nez qu’elle adresse au monde !
CD « Farandole »
(Dessin: carte ancienne du nez breton)

samedi 20 janvier 2007

POEMES DETOURNEES ET CHANSONS INTERLOPES



POEMES DETOURNES ET CHANSONS INTERLOPES
André Daviaud est un poète et romancier au style flamboyant et aussi mon beau-frère. Je peux donc m'autoriser avec ses écrits une certaine liberté, un détournement heureux. J'ai donc transformer des poèmes en chansons. Le poème initial reste un poème mais il devient chanson sous le coup de coupe et de rajout. N'entrons pas dans la trituration des mots mais je crois que le résultat vaut bien ce détour. D'ailleurs le principal intéressé en est satisfait et votre serviteur comblé.
DE RIVE EN REVE : Titre aussi de l'album, est au départ un poème "les bateaux de petite écorce". Ces navires que nous fabriquions dans l'écorce des grands pins m'ont tout de suite transporté vers mon enfance à Locmiquélic et Kervern. J'ai donc associé mon écriture à celle d'André pour aboutir à ce nouveau texte.
Il se trouve que Thierry Louboutin avait cette musique depuis des années. Je n'avais donc plus qu'à faire un copier-coller sur le picking irréprochable du mélodiste.
PORT-LOUIS : un merveilleux poème sur la citadelle et les rues ramassées du vieux Port-Louis. Encore une fois le poème reste le poème. J'y ai pris des petits bouts et j'ai tressé le texte entre les morceaux de ce puzzle. En fin de compte, la chanson est devenue celle de mon adolescence, belle continuité après "De rive en rêve". Excusez du peu j'ai composé la musique en utilisant trois tonalités pour donner de la force à l'ensemble.
LA VIE SE PECHE : Encore un très beau poème détourné par mes soins. Je pense ne pas l'avoir trop égratigné. J'y ai rajouté mes couleurs et ça donne vraiment un joli patchwork. Merci Monsieur Louboutin de m'avoir torturé sur cette musique inhabituelle dans mon tour de chant, assez jazzy. Nous avons cru abandonné tellement elle est dure à capter : détachement des mots sur une musique légère. Mais le rendu me plait bien.
(Photo: André Daviaud et Kristian Le Thuaut à Brech en novembre 2005)

vendredi 19 janvier 2007

NOUS AVONS CHOISI LE CHANT LIBRE

HYMNE AU CHANT LIBRE
"Le Chant libre - Kan Digor" est une association créée en mars 2005. Son objectif est d'aider les membres de l'association à produire des oeuvres et évènements (CD, livres, recueils, expositions, affiches-poèmes). Pour cela, les compétences de chacun sont mises au service du groupe. L'association s'engage à acquérir pour 150 euros chaque production individuelle.
"Chant Libre - Kan digor" propose aussi des soirées communes associant tous les types d'expression.
C'est avant tout un groupe d'amis, une tribu, une famille, un équipage.
Nous avons notre hymne : "Nous avons choisi le chant libre, paroles d'André Daviaud et musique d'Armel Mandart.

R.E.F.R.A.I.N

Nous avons choisi le chant libre
Par la musique et la parole
Parce que chanter nous fait vivre
Une aventure sans boussole


Certains peignent au fil des rencontres
Des paysages cadencés
C’est à coups de cœur qu’on remonte
Le champs libre de l’amitié

Ceux qui agissent en silence
Retrouvent ceux qui font chanter
Et la chorale prend naissance
Entre vers et rire échangés

CD « Brise larmes »
(Photo : Armel Mandart, le compositeur de la chanson à l'accordéon)




WINWALLOE

BATEAU NOMME "WINWALLOE"
J'ai composé cette chanson paroles et musique le 31 décembre 1990. Invité pour le réveillon chez mon beau frère, j'ai fait cette chanson de mer sur son bateau "Winwalloe". C'était mon cadeau pour la nouvelle année. N'y voyez rien de biographique. Il s'agit d'une ballade sur des aventures maritimes imaginées et amusantes.

RéM SolM
Les bouteilles de whisky
MiM LaM
S'entrechoquent dans la cale
SolM
Ca vous fait du roulis
LaM
Jusque dans la grand'voile
SolM
Si t'as le mal de mer
MiM LaM
Sacré vieux moussaillon
SolM
Si tu cherches la terre
LaM
Au bout de l'horizon
SolM
Alors jette toi à l'eau
RéM
Ou chante à en crever
SolM
Car tu es embarqué
LaM RéM
Sur le Winwalloe

R.E.F.R.A.I.N
RéM SolM LaM
Winwalloe Winwalloe
SolM
C'est un ange un démon
RéM
Mais on est tous damnés
LaM RéM
Sur le Winwalloe
LaM RéM
Sur le Winwalloe

CD "Un Instant velours"
(Photo : Ronan Ar Beg, patron du Winwalloe et Thierry Gahinet auteur compositeur de la chanson)

jeudi 18 janvier 2007

ATLANTIQUE PACIFIQUE

Deuxième chanson réalisée avec Jackie Roumagnac sur une musique qui tangue bien au rythme des filles des îles. Chanson écrite en voyage, mélange des sensations de port en port, murmure d'une fille obsédante qui hante le coeur des marins et les souvenirs des colporteurs d'aurores. J'ai voulu jouer sur deux océans pour le refrain, avec cette fille bien chaloupée qui a tout pour tenter. Jackie a bien senti la chanson et m'a donné cette musique lancinante et joyeuse.
Elle navigue de Shangaï
A Valparaiso
Cette fille qui tenaille
Le cœur des matelots
C’est un parfum de vanille
Un air de samba
Un sourire de Manille
Un coup de rafiat
Elle dérive de Macao
Au Guatémala
Cette fille qui inspire
Le coup de tabac
C’est une passion fatale
Un joli poison
Un remède une fringale
Un doux édredon

R.E.F.R.A.I.N

Une fille une belle fille
Aussi bien chaloupée
Dans un port du Pacifique
Il ne faut pas s’y fier
Une fille une belle fille
Aussi bien charpentée
Dans un port de l’Atlantique
A tout pour tenter
CD "Brise larmes"
(Photo: Dessin de Brenda Gahinet)

mercredi 17 janvier 2007

AVEL GORNOK

C'est le type de chansons qui restent des années dans un tiroir, faute d'inspiration musicale et un jour ....
La musique apparaît comme une évidence.
Le texte a été écrit en 1985. Mona a transcrit en breton des sensations autour du vent, ou je devrais dire des vents. En langue bretonne, chaque vent a un nom précis. Nous rendons hommage à deux de ces vents malins : Kornog et Gwalarn viennent hanter le "diskan" (refrain).
Je ne connais guère de chansons qui rendent un hommage vibrant à nos vents, à part la chanson de l'ami Georges sur le vent frippon qui soulève les jupes de filles.
En tant que bretons, nous ne pouvions que les réhabiliter, ces vents qui nous poussent et nous repoussent.
Amis bretonnants et non bretonnants, restons debout quand les vents soufflent ! Ils sont de si bons camarades.
Breman ma 'zon an avel
N'anavezan eus ar beajou
Nemet poan ha ranngalon
Eus ho kestell er sklerijenn
Ne chomo ken faltazi
Va c'han a savo dieub
O nijal uhel e sklaerder ar mintin

Avel gornok Avel walarn
Deus ' ta ganin da redeg an hollved
Avel gornok Avel walarn
Gortoz 'ran an amzer da zont
(Photo : Votre serviteur, le nez rougi par les vents frippons)

mardi 16 janvier 2007

AVEL GWALARN

Devant la richesse du vocabulaire breton pour désigner nos vents, je ne pouvais que célébrer ces amis redoutables. En breton les vents d'Ouest se nomment KORNOG (Ouest), GWALARN (Nord-Ouest), MERVENT (Sud-Ouest). Les vents d'Est s'appellent BIZ (Nord-est), RETER (Est), GEVRED (Sud-est). Cela a donc abouti à une chanson rude, appuyé par la hargne de la guitare électrique qui s'en va cogner les mots granit du breton. L'introduction musicale est longue et commence comme une pièce classique mais la rythmique s'installe et commence alors la course folle à travers le pays.
Le texte est le fruit d'une collaboration avec Mona. Nous avons choisi de mettre deux vents en avant : Kornog et Gwalarn, les plus capricieux sans doute.
Breman ma 'zon an avel
E-barzh ho ti 'erruan va dous
Hep dibrennan an doriou
Ar vugale 'glask war ma lerc'h
Evit tapout ac'hanon
Biskoazh biskoazh 'vin paket
An avel a red
Hag a redo bepred
(Dessin à l'encre de Maryvonne Le Thuaut)

lundi 15 janvier 2007

LES TROIS AMIS

UNE CHANSON SUR TOILE
A partir de la toile de Maryvonne Le Thuaut, une histoire m'est venue. Je les ai biensûr cotoyé ces trois inséparables sur le port de Locmiquélic, dans les années soixante. Je me remémore parfaitement ces petits bistrots tenus pas des femmes arborant l'aérienne coiffe du pays de Lorient. Il y avait "Chez Nais", "le retour des boulistes" et tant d'autres. Invariablement, ils se retrouvaient tous les après-midi devant le petit verre de rouge et le jeu de cartes.
J'ai déjà traité le sujet dans une chanson de mes débuts que j'aime toujours autant "Grand-père". Mais le traiter sous l'angle du trio indissociable qui par les caprices de la vie se casse, m'a séduit aussitôt. Coté éphémère et rassurant, contraste du passé qui unit et de l'avenir qui sépare, c'est là tout le thème de la chanson. Je l'ai donc situé à Locmalo, dans ce petit port du Port-Louis, à deux encablures de Locmiquélic. J'ai écrit le texte un jour d'été pluvieux de 2007 sur fond de toile cirée et de brumes incertaines.
Les trois amis s’aimaient ainsi
Comm’ les doigts serrés de la main
Avec des accords pleins les doigts
Et des silences dans la voix
Je les revois les trois complices
Autour de la table du bistrot
Réunis comme en pleine éclipse
Sur le vieux port de Locmalo

Après bien des années d’errance
Ils ont échoué là leur départ
trois vies croisées en transparence
trois vies soudées par le hasard
Trois vies échouées loin des étoiles
Qui glissent sous leurs yeux voilés
Trois vies de départs en escales
D’aventures sucrées et poivrées
(Toile de Maryvonne Le Thuaut : les trois amis)

mercredi 10 janvier 2007

CARTE POSTALE

Les chansons naissent souvent sans provocation. Je retrouve une vieille carte postale, égarée dans des vieux papiers. Je reconnais l'écriture. Je vis par procuration l'émotion de cet instant. Inévitablement, mon esprit imagine, voyage, détourne peut être la vérité et je rêve.
Pour la musique, elle a été composée par Jackie Roumagnac, une chanteuse auteur compositrice du Sud de la France. Lorsqu'elle m'a envoyé la chanson par courriel chantée par elle avec son accent gorgé de soleil, j'ai été tout de suite séduit par la mélodie.
Entre les roses qui se fanent
Au dos de cette carte postale
Je glisse mes doigts sur le voile
Du papier qui se fait la malle
Entre mes mains pour un instant
Le doux parfum de ce moment
Comme une femme avant l'amour
Belle Amoureuse sans détour
Je laisse le temps me distraire
De ce parfum venu d'hier
CD "Brise larmes"
(Photo : En spectacle à Brec'h en 2005)

mardi 2 janvier 2007

CHANSONS A RIRE

Je vous ai déjà dit la difficulté de faire rire par le biais de la chanson. Quand je pense à Fernande, je ris à défaut de ...... Balayons devant notre porte et rions de presque tout et surtout du sexe.
Il ne suffit pas de dénicher la bonne chanson à rire. Encore faut-il trouver le juste ton pour l'interpréter ?
la mettre en scène, la préparer, la laisser venir sur la pointe des pieds, trouver le bon moment dans le tour de chant pour la glisser sans détour.
Il y a biensûr la petite tribu des spécialistes de l'humour, qui eux jouent de leur talent pour composer tout un spectacle de sourires et de rires.
Mais pour les généralistes de la goualante, pas si facile que cela de glisser le joli petit canard hilarant.
J'ai longtemps chanté une chanson d'un auteur compositeur trégorrois dénommé JEFF PHILIPPE.
Avec son aimable autorisation, j'ai interprété le petit lapin : une histoire tragi-comique, palpipante, à rebondissements, une complainte à morale récalcitrante.
Non seulement j'ai adoré l'interpréter, mais aussi à l'amener au public par une présentation adaptée. Et tout cela se travaille, se pense et se combine dans les bas fonds de notre intuition.
Rions encore d'une situation, d'un jeu de mots, d'une cocasserie, d'une absurdité ou autres fadaises, pas si fadaises que cela.
(Photo : Votre serviteur balaie devant sa porte)

lundi 1 janvier 2007

PAGE BLANCHE

Je devais bien une chanson à l'angoisse de la page blanche, à l'inspiration qui ne vient pas, aux mots qui ne sortent pas, à la feuille froissée jetée dans le panier, à l'incapacité de se concentrer sur la moindre idée. Et ça me connait puisque j'ai passé 13 années sans écrire quoi que ce soit.
J'ai donc choisi un découpage obsessionnel avec des mots assemblés courts, avec des rimes mathématiques en "onne" et "ouille" (Que cela fait mal !) .
Il me fallait donc une musique alerte, une colère déchaînée contre cette foutue inspiration qui ne vient pas. Restait donc à trouver une mélodie adaptée à cette obsédante rengaine. Là le hasard a bien fait les choses. Thierry Louboutin me montre une musique où les mots tombent admirablement bien sur le picking de sa guitare, ce qui n'est pas chose aisée quand on connait cette technique de guitare. Nous avons donc découpé ce texte obsessionnel en trois couplets, séparés par un joli break musical à la guitare électrique.

Je griffonne
Je gribouille
Un bout de chanson
Je m’étonne
Je m’embrouille
Le trait du crayon
J’empoisonne
Je verrouille
Ma belle déraison
J’arraisonne
Je m’enrouille
Cette fois pour de bon
CD "Brises larmes"
(Dessin : de Mona Ar Beg : la chasse à l'inspiration)

HISSEZ LES VOILES TROUSSEZ LES TOILES

L'histoire des corsaires malouins a inspiré bien des chansonneux. J'ai donc imaginé le retour d'une joyeuse équipée de Malouins, au service du roi de France, avec pour mission de titiller gaillardement l'anglais. C'est le capitaine qui s'adresse à ses hommes. La course a trop duré ...... L'équipage tout entier se prélasse dans les bouges auprès de femmes lascives et se saoûlent toutes les nuits avec du mauvais vin (cher à Jacques Brel). Le maître à bord rudoie ses hommes en leur demandant de rentrer illico à Saint Malo.
Jackie Roumagnac a donc bien compris le climat et la toulousaine a collé une musique de circonstance. Nous reprenons le refrain à deux voix pour donner plus de force aux paroles du capitaine. Coté accompagement, elle a trouvé le joli effet du gong pour accentuer le rythme de la course.

Allez les gars Videz moi donc ce bouge
Allons nous mettre pour quelque temps au vert
Le bleu du ciel a viré dans le rouge
Naviguons tous maintenant à couvert
On n'est pas né de la première flibuste
A Saint-Malo Faisons nous oublier
Coup de faubert le métier est injuste
Retour à bord virons à la coupée

Troussez les toiles
Hissez les voiles
A Saint-Malo
A moi corsaires
Pour nous refaire
A Saint-Malo
(Dessin de ce capitaine de corsaires par Brenda Gahinet)