HISTOIRES DE CHANSONS
J'ai écrit cette chanson à partir d'un texte en prose d'André Daviaud qui relate la vie de marin de la royale de mon père. Ce récit s'appelle "Une vie d'homme" et a été publié dans le recueil d'André "Le colporteur d'aurore ".QUAND L'UN DE NOUS :
Voici une chanson très courte de moins de deux minutes. "Quand l'un de nous s'en va s'en va", vous aurez deviné le thème, celui du dernier adieu. Kristian l'a écrit lors du départ de son père. La musique est venue d'un seul coup. Je la chante haut dans les cordes, la voix plus aérienne que beaucoup d'autres chansons. J'aime bien ce balancement avec l'accordéon.
CHANSON POUR RAUL :
Voici une chanson longue de plus de cinq minutes. Kristian a écrit le texte après avoir vu sur scène le grand accordéonniste argentin Raul Barboza. La musique est signée Armel Mandart. C'est un tango bien enlevé par l'accordéon aux mots percutants. J'espère que Raul pourra bientôt l'entendre.
(Photo : Thierry Gahinet et Kristian Le Thuaut sur scène à Plescop en juin 2005)
Là haut, on voit des villes et des villages, des points de vue, des raccourcis, des regards croisés sur le monde, des plis dans ma géographie.
Devant la richesse du vocabulaire breton pour désigner nos vents, je ne pouvais que célébrer ces amis redoutables. En breton les vents d'Ouest se nomment KORNOG (Ouest), GWALARN (Nord-Ouest), MERVENT (Sud-Ouest). Les vents d'Est s'appellent BIZ (Nord-est), RETER (Est), GEVRED (Sud-est). Cela a donc abouti à une chanson rude, appuyé par la hargne de la guitare électrique qui s'en va cogner les mots granit du breton. L'introduction musicale est longue et commence comme une pièce classique mais la rythmique s'installe et commence alors la course folle à travers le pays.
A partir de la toile de Maryvonne Le Thuaut, une histoire m'est venue. Je les ai biensûr cotoyé ces trois inséparables sur le port de Locmiquélic, dans les années soixante. Je me remémore parfaitement ces petits bistrots tenus pas des femmes arborant l'aérienne coiffe du pays de Lorient. Il y avait "Chez Nais", "le retour des boulistes" et tant d'autres. Invariablement, ils se retrouvaient tous les après-midi devant le petit verre de rouge et le jeu de cartes.